Les 17 dates clés du combat féministe en France
Source : Neonmag.fr

Le 8 mars… et avant ?
Certains l’appellent “la journée des femmes” ou, encore mieux, “la journée de la femme”. Pourtant, ce 8 mars – on le doit aux soviétiques – est une date symbolique, un marqueur pour mieux porter le féminisme, mais certainement pas la date la plus importante du combat. Voici les 17 dates qui ont, en France, réellement changé les choses. Photo 1/18

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
On la considère souvent Olympe de Gouges comme l’une des premières femmes féministes de l’histoire, en écrivant dans l’article 1 de son texte “La femme naît libre et égale à l’homme en droits”. Le préambule s’adresse à Marie-Antoinette, qu’elle soutien, et finira par défendre Louis XVI. Elle sera guillotinée deux ans plus tard. Photo 2/18

Première loi française sur le divorce
Eh oui, c’est peu après la Révolution française que le divorce par consentement mutuel devient autorisé pour la première fois en France. La loi sera abolie avec la restauration (1816). En 1884, il est rétabli, mais seulement dans certains cas (par exemple pour adultère, mais par consentement mutuel). Photo 3/18

Loi Falloux
La première condition à l’émancipation est l’éducation. C’est ce que vient réparer la Loi Falloux, qui rend obligatoire de construire des écoles pour filles (dans les communes de plus de 800 habitants). Photo 4/18

Naissance du mot “féministe”
Et on le doit à un homme. Contraction du latin “femina” (femme) et du suffixe isme, il apparaît pour la première fois écrit dans un texte d’Alexandre Dumas fils, L’Homme-femme : “Les féministes, passez moi ce néologisme, disent : Tout le mal vient de ce qu’on ne veut pas reconnaître que la femme est l’égale de l’homme, qu’il faut lui donner la même éducation et les mêmes droits qu’à l’homme”. Ironie, il semble qu’il ait emprunté ce terme au corps médical. Il était parfois employé pour désigner “des hommes ayant un comportement féminin”. Photo 5/18

Marie Curie reçoit le prix Nobel
Certes, elle le partage avec son mari. Mais ce prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité est le premier décerné à une femme.Photo 6/18

Indépendance des femmes par rapport à leur époux
L’article 213 du Code civil de 1804 est réformé et supprime l’incapacité juridique des femmes : dorénavant, elles ne doivent plus obéissance à leur époux. Avant, il était écrit que « le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari ».Photo 7/18

Droit de vote des femmes
L’ordonnance du 21 avril 1944 accorde le droit de vote aux femmes. Elles l’exerceront pour la première fois lors d’élections municipales un an plus tard, le 29 avril 1945. Photo 8/18

Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir
« On ne naît pas femme, on le devient » : la phrase la plus célèbre de Simone Beauvoir est issue de son texte mythique, Le Deuxième sexe. Celle que l’on voit aussi comme “la compagne de Jean-Paul Sartre” est pourtant une penseuse à part entière. Elle y décortique la domination masculine installée depuis des millénaires, et voit dans le contrôle des naissances (contraception, avortement) la clé de la libération des femmes. Photo 9/18

Création du Planning familial
En réalité né en 1956 sous le nom “La maternité heureuse”, l’association devient le Mouvement français pour le planning familial” en 1960. Le but : faire changer la loi interdisant l’avortement et la contraception en France. Progressivement, elle s’occupera plus généralement des questions de sexualité dans leur ensemble.Photo 10/18

Indépendance professionnelle des femmes
Si la Première guerre mondiale a ouvert les yeux de l’Occident sur la capacité (et la nécessité) des femmes à travailler, la crise de 1933 les a vite renvoyées à la maison. En 1965, on ancre dans la loi cette possibilité : une femme peut désormais exercer une profession sans l’accord de son mari. Elle peut aussi ouvrir un compte bancaire à son nom, posséder un chéquier, et plus généralement de “disposer de son propre argent”.Photo 11/18

Loi Neuwirth sur la contraception
Depuis 1920, l’accès aux moyens de contraception est non seulement interdit, mais toute communication sur le sujet aussi. La loi Newirth, adoptée le 19 décembre 1967, vient changer tout cela. Elle autorise la contraception, notamment la pilule, ainsi que sa publicité. Le texte ne sera toutefois réellement effectif qu’en 1972. Photo 12/18

Le manifeste des 343
Leurs détracteurs les ont rapidement appelées “les 343 salopes”, terme qu’elles ont repris avec enthousiasme pour mieux les désarmer. Pourtant, la une du Nouvel Observateur indique “seulement” “La liste des 343 françaises qui ont eu le courage de signer le Manifeste Je me suis fait avorter”. Parmi elles, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Marguerite Duras, Brigitte Fontaine, Nadine Trintignant, Agnès Varda… Un geste courageux : à l’époque, l’IVG est toujours interdit par la loi. Avec ce texte, elles demandent le droit à la contraception ainsi qu’à l’avortement. Photo 13/18

Le procès de Bobigny
Ça aurait pu être un fait divers, ce sera un procès politique : celui de l’interdiction de l’avortement. Au coeur de l’affaire, une jeune fille qui a avorté à la suite d’un viol. C’est le violeur lui-même qui l’a dénoncée aux autorités. La victime sera relaxée, une première, entraînant la médiatisation du procès et plus globalement ouvrant la parole sur l’interruption volontaire de grossesse. Le débat est lancé, il conduira à une modification de la loi 3 ans plus tard. Photo 14/18

Légalisation de l’IVG
Ce sera la réforme la plus importante de Simone Veil. Devant une Assemblée très majoritairement composée d’hommes, avec courage, elle défendra son texte : “Elles sont 300 000 chaque année. Ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et les drames (…) Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame.” La loi est votée pour 5 ans, à titre provisoire. Ce n’est que le 31 décembre 1979 qu’elle est reconduite définitivement. Photo 15/18

Une Première ministre
Edith Cresson sera la première femme à accéder au poste de Premier Ministre, sous François Mitterrand. Une révolution, mais de courte durée : elle n’y restera que dix mois et démissionnera après la défaite de la gauche aux régionales. A ce jour, elle est encore la seule à avoir occupé ce poste. Photo 16/18

Constitutionnalisation de la parité en politique
La Constitution intègre le principe de parité : « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives » et prévoit que les partis doivent « contribuer à la mise en œuvre » de ce principe. Un an plus tard, la loi sur la parité en politique sera adoptée, pouvant sanctionner financièrement les partis selon leur application de la parité. Photo 17/18

#BalanceTonPorc
Adaptation française de #MeToo – né avec la révélation de violences sexuelles sexuelles de la part du producteur Harvey Weinstein, #BalanceTonPorc connaîtra un énorme retentissement sur les réseaux sociaux. Le but : libérer la parole (et l’écoute) sur les différentes formes de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles, notamment dans le monde du travail. Photo 18/18