Difficultés d’Aigle Azur : quid des agences de voyages et des passagers ?

Les agences et leurs clients s’interrogent sur la santé financière de la compagnie aérienne, et les conséquences d’une telle situation.

Agences et voyageurs s’interrogent sur la santé financière d’Aigle Azur, et les conséquences d’un dépôt de bilan. Voici les premiers éléments de réponse, avec les Entreprises du Voyage.

Les 1 150 employés d’Aigle Azur sont plus que jamais dans l’expectative. Les agences et leurs clients aussi. C’est aujourd’hui lundi que la compagnie aérienne française s’est déclarée en cessation de paiement, nous ont confirmé ce midi des représentants du personnel rencontrés au siège de Paray-Vieille-Poste (91). Que prévoient les Entreprises du Voyage ? « Nous attendons un retour de la réunion (extraordinaire) de ce matin », avec le Comité d’entreprise, répond Jean-Pierre Mas, président du syndicat.

Est-il prévu de contacter l’Association internationale du transport aérien (IATA) pour bloquer des fonds ? « Nous ne pouvons pas, répond Jean-Pierre Mas. Comme d’habitude, nous interviendrons auprès de IATA par référé afin de bloquer les sommes correspondant aux billets émis mais non-volés s’il y a cessation d’activité », ajoute-t-il. Autrement dit, si la compagnie aérienne stoppe ses dessertes aériennes. Ce dispositif profite aux agences membres des EDV comme aux non-adhérents. « Nous travaillons pour l’ensemble des professionnels du voyage. Nous restons vigilants pour préserver au mieux les intérêts des agences. » Quelques distributeurs ont manifesté leurs inquiétudes à l’égard de la situation d’Aigle Azur, ajoute le président.

Des précédents avec Jet Airways et autres Malev

A maintes reprises, le syndicat a activé le levier de l’action en référé, suite à des défaillances de compagnies aériennes. En 2019, c’était pour la compagnie aérienne indienne Jet Airways.

En 2012, l’ex-Snav avait lancé une procédure analogue afin de bloquer les fonds au niveau du BSP suite à la cessation d’activité de la compagnie hongroise Malev. L’objectif était de récupérer la majorité des 800 000 euros dus par Malev aux distributeurs. « Avec Air Madrid, nous avions ensuite réparti les sommes bloquées entre les agences dont les billets n’avaient pas été utilisés. Nous avions ainsi pu rembourser la majorité des sommes dues, mais au bout de plusieurs mois », nous avait alors indiqué Jean-Pierre Mas.

En revanche, l’action en référé déposée en 2008 par le syndicat auprès du tribunal de grande instance de Paris, pour bloquer les fonds d’Alitalia, avait échoué. Le syndicat voulait placer sur compte séquestre les paiements collectés par le BSP concernant des billets non encore volés. Mais le juge avait estimé que la compagnie en difficulté – qui n’avait annulé aucun vol – présentait des garanties suffisantes. Dans le même esprit, Aigle Azur maintient pour l’heure tous ses vols.

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