TUI France renonce à ses agences de voyages… et à plus de 500 emplois

Les syndicats s’y attendaient, la direction l’a confirmé aujourd’hui. TUI France va connaître un nouveau plan de restructuration pour passer la crise liée au coronavirus.

C’est le choc pour l’ensemble des salariés, mais pas vraiment une surprise. La direction de TUI France a présenté ce matin le plan de restructuration nécessaire à la relance du tour-opérateur, mal en point depuis plusieurs années et qui tente de survivre la crise liée au coronavirus.

Pour rappel, l’ordre du jour du comité social et économique (CSE) de ce matin était : « Information sur le changement de modèle d’organisation de TUI France et ses conséquences sociales ».

Dans un communiqué officiel, la direction TUI France rappelle le contexte : « Depuis trois mois, le secteur du tourisme est impacté durement par une crise sans précédent, plaçant le groupe TUI dans une situation très difficile qui le contraint à se transformer très rapidement. Malgré ce contexte économique difficile, le groupe TUI a néanmoins accepté de soutenir TUI France pour lui permettre de surmonter la crise. »

Près de 600 postes supprimés

Selon les informations communiquées à la rédaction de Tour Hebdo, 583 postes vont être supprimés. « Le projet présenté aujourd’hui en CSE prévoit la suppression de 317 postes, hors l’impact potentiel dans le réseau d’agences intégrées. En cas de fermetures de ces agences, l’impact s’élèverait à 583 postes. TUI France rentre dans un processus d’information-consultation avec le CSE et ce projet fera l’objet de discussions détaillées par direction », précise le communiqué transmis par la direction de TUI France.

Les syndicats dénoncent « une arnaque au chômage partiel », affirme le secrétaire général du CSE de TUI France Lazare Razkallah. « J’ai un rendez-vous au ministère de l’Économie pour en parler, courant de la semaine prochaine », affirme-t-il. TUI France bénéficie des mesures d’activité partielle depuis le 18 mars dernier, et ce, jusqu’au 16 septembre 2020.

L’annonce d’un nouveau plan social laisse un goût amer au secrétaire général du CSE, comme il l’expliquait à Tour Hebdo le 13 mai dernier. « Nous avons déjà eu 600 postes de supprimés en 2012, 300 postes en 2013-2014, plus de 300 postes en 2017. Ça n’a rien donné parce que la stratégie n’était pas là. Une nouvelle fois, cela devait être dans les cartons et ils précipitent les choses avec la crise. C’est un effet d’aubaine. »

Disparition de Passion des Îles, continuation des clubs et circuits

Du côté des syndicats, l’on affirme que la marque Passion des Îles est arrêtée et le plateau qui y était dédié est également fermé. Dans sa communication officielle, TUI France nuance : « L’offre séjours moyen et long courrier (Passions des Îles) est interrompue en attendant de pouvoir proposer de nouveau cette offre par le biais d’une plateforme de package dynamique. »

En effet, TUI France se concentrera désormais sur son offre de « flexipackage » sur ses marques Club Marmara, Club Lookéa et Circuits Nouvelles Frontières.
L’activité sur mesure à Lyon sera également arrêtée dans les prochaines semaines.

Fermeture (ou cession) des agences de voyages

« Le réseau d’agences intégrées TUI ne permet pas, avec 65 agences, d’avoir un maillage satisfaisant sur le territoire français, qui est par ailleurs très bien desservi par un grand nombre de réseaux de distribution avec lesquels TUI France travaille. De plus le réseau mandataires, composé d’entrepreneurs, est très performant et TUI France souhaite le développer », affirme la direction dans son communiqué. En conséquence, la totalité des agences de voyages physiques seront fermées, franchisées ou « intégrées en mandataires ». « La collaboration avec les réseaux tiers va être développée », ajoute TUI France.

Quid de Serge Laurens ?

Le directeur général adjoint de TUI France Serge Laurens aurait de son côté présenté sa démission. Sollicitée sur ce point, la direction de TUI France « ne souhaite pas commenter cette information ».

Auteur :

Manon Gaye

Source : TUI France renonce à ses agences de voyages… et à plus de 500 emplois

Le Seto recommande le report des voyages jusqu’au 12 juin

Suite aux déclarations du Premier ministre mardi après-midi, le Syndicat des entreprises du tour-opérating (Seto) a une nouvelle fois adapté ses recommandations concernant les voyages à forfait.

La reprise du tourisme n’est pas encore pour tout de suite. Lors de la présentation du plan de déconfinement de la France mardi après-midi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Édouard Philippe a d’ailleurs insisté sur les restrictions de déplacements qui se poursuivront après le 11 mai, date du début du déconfinement.

Le Syndicat des entreprises du tour-opérating (Seto) a donc réuni ses membres dans la foulée. Il recommande de reporter « tous les départs jusqu’au vendredi 12 juin 2020 inclus » et ce, « compte tenu de la situation sanitaire et des circonstances inévitables et exceptionnelles qui imposent des restrictions de voyage ».

Les TO dans l’attente d’une « réouverture de destinations »

A noter toutefois que « cette disposition peut être adaptée en fonction des contraintes maritimes fluviales mais également en fonction des possibilités de réouvertures de destinations suite à l’annonce de la fin du confinement en France ». Édouard Philippe a en effet précisé mardi après-midi que le processus de déconfinement sera différencié « en fonction des spécificités géographiques », le Covid-19 n’affectant pas de la même manière l’ensemble des régions françaises.

En conséquence, les tour-opérateurs doivent informer au plus tôt les voyageurs concernés par cette décision. Le Seto rappelle par ailleurs dans un communiqué que « ces mesures pourront être modifiées à tout moment en fonction de l’évolution de la situation ».

Pour rappel, l’ordonnance prise par le gouvernement au début de la crise liée au nouveau coronavirus permet aux tour-opérateurs et aux agences de voyages de générer un avoir du montant versé par le client pour un voyage réservé (hors vols secs).

Auteur

  • Manon Gayet

Source : Le Seto recommande le report des voyages jusqu’au 12 juin

Coronavirus : les TO plaident pour un bon d’achat ou un avoir plutôt qu’un remboursement 

Face aux demandes massives de remboursement, les voyagistes réclament un dispositif exceptionnel auprès du ministre de l’économie, comme cela vient de se faire en Italie.

Les voyagistes français, confrontés à des demandes « massives » de remboursement de leurs clients en raison de l’épidémie de coronavirus, réclament au gouvernement un « dispositif exceptionnel » pour éviter « des dépôts de bilan immédiats » et « une importante destruction d’emplois« .

Un courrier, signé par le Seto et Les Entreprises du Voyage, et demandant des « mesures supplémentaires urgentes » a été adressé hier au ministre de l’Économie Bruno Le Maire et au secrétaire d’État aux Affaires étrangères en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.

Les deux organisations soulignent qu’elles « sont confrontées à des demandes massives de remboursement en numéraire, justifiées ou non« , et que « dans ce contexte de forte tension sur la trésorerie des entreprises, de tels remboursements mettent en péril les entreprises« .

« La loi exigeant un remboursement en numéraire, nous vous demandons de toute urgence de prendre les mesures (décret ou autre) permettant de proposer comme [option] alternative un bon d’achat ou un avoir valable un an« , demandent-ils.

Une question de survie

Ils se réfèrent notamment à un dispositif mis en place en Italie par décret le 2 mars, qui autorise les voyagistes à rembourser à leurs clients les séjours ne pouvant plus être effectués « y compris via l’émission d’un bon d’achat de même valeur à utiliser d’ici un an« .

« Il est indispensable que nous puissions obtenir dans l’urgence une telle mesure en vue d’éviter des dépôts de bilan immédiats et une importante destruction d’emplois. A défaut, les entreprises seront dans l’incapacité de faire face à ces demandes. Il y va de leur survie« , estiment les deux syndicats.

D’autres mesures supplémentaires d’urgence ont également été formulées dans le courrier d’hier : le dégrèvement (et non seulement le report) des charges sociales patronales et de la TVA pendant la durée de la crise; l’automaticité de la garantie par la BPI des reports en fin de période des échéances de prêts des mois de mars avril, mai et juin pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille; le retrait de la mention anxiogène et très contestable en matière de protection de la santé publique, des « conseils aux voyageurs » demandant d’éviter les voyages à l’étranger, et depuis quelques jours des croisières; et enfin l’intervention auprès du CIRI et/ou de la BPI afin de faciliter et garantir les prêts de trésorerie ou de restructuration des entreprises.

Une nouvelle réunion est prévue la semaine prochaine.

Auteur

  • Céline Perronnet (avec AFP)

Source : Coronavirus : les TO plaident pour un bon d’achat ou un avoir plutôt qu’un remboursement